De Blenheim à Christchurch

Publié le par axel briffault

De Blenheim à Christchurch
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De Blenheim à Christchurch

Arrivée à Blenheim en début de soirée. On se dirige vers un parking avec cinq places réservées pour les campervans entre 18h00 et 09h00 et prenons le dernier emplacement disponible. Nous précédons les nuages de l’ouest et si le soleil brille encore, le vent nous accompagne. Nous trouvons un coin abrité dans un bosquet pour suspendre la douche solaire et allons nous coucher, vaincus par la froidure mordante des bourrasques qui font trembler la voiture. Le lendemain, le vent est toujours là, le soleil résiste. Nous faisons un tour dans une ville sans grande activité avant de nous rendre au i-site en quête d’activité à faire par ce mois sensé être le festival du vin dans la région. Aucune promenade digne d’intérêt ne nous est proposée et la seule occupation possible semble être de louer un vélo pour faire le tour des domaines environnants et de déguster la production locale. Jasper n’a pas envie de dépenser le moindre sou dans ce confort qu’est le vin et l’idée de pédaler sous les hurlements d’Eole juste pour gouter des vins que je sais moyens ne me tente pas trop. Nous croisons des backpackers qui nous racontent comment tout est organisé ici pour soutirer les derniers sous des voyageurs en besoin d’argent pour poursuivre. La ville est en effet réputée pour offrir de nombreux travails de fruit picking dans les domaines environnants mais les demandeurs sont nombreux. Les locaux se sont donc organisés. Les vignobles n’emploient plus directement. Il faut désormais passer par des recruteurs qui ont des contrats avec des auberges de jeunesse. Pour obtenir un boulot, il faut donc dormir dans une auberge de jeunesse, se signaler et attendre que le recruteur ait un poste à offrir. L’attente est actuellement de trois semaines et les réservations de backpackers sont complètes pour deux mois, le système est très rentable. Nous allons donc à la bibliothèque qui devient comme une seconde maison pour nous puis nous prenons la direction du sud. Nous traversons des vallées dont les fonds sont couverts de vignes et les coteaux déserts recouverts d’une prairie brûlée par le soleil. La route n’offre rien d’alléchant jusqu’à ce que nous joignons la côte.

Nous retrouvons les eaux du Pacifique avec plaisir, alors qu’encore une fois les montagnes à ma droite cherchent à rivaliser avec l’immensité de l’étendue d’eau à ma gauche. Nous mangeons notre curry, qui s’améliore, sur la plage avant de reprendre la route pour une petite marche un peu plus loin. Nous remontons un petit torrent sur quelques mètres pour jeter un œil à la chute de Ohau sous laquelle les jeunes phoques de l’année iront passer l’hiver à l’abri des tempêtes, nous dit un panneau planté là. Par la suite, nous rejoignons un terrain de camping entre pise et plage, tentons de pêcher quelque chose. Les vagues forcissant, nous finissons par coincer notre ligne sous une pierre que la houle aura déplacée. Ne voulant perdre ce précieux bien, Jasper se mouille pour aller récupérer deux hameçons sous des vagues aussi hautes que lui. Nous remontons donc bredouilles et partons en quête de bois pour allumer un feu dans les nombreux âtres préparés le long de la plage. Nous serons rejoint plus tard par deux amies de Jasper travaillant dans des restaurants de Kaikoura pour faire cuire des StockBrot. Il s’agit d’une sorte de pâte à pain que les allemands enroulent au bout d’une baguette en bois pour les faire cuire à la chaleur du feu de camp, concept que je compte bien ramener dans nos contrées. La soirée est interrompue peu après que nous ayons fini d’écouler la pâte que les filles avaient préparée par l’arrivée de la police et des pompiers. Interdiction totale de faire du feu depuis le week-end précédent pour cause de sècheresse. Nous étouffons notre foyer sous les pierres que nous avions prévues à cet effet et la lance des professionnels fini de tuer toute chaleur. Alors que nous craignons devoir payer une amende salée, les capitaines viennent nous voir très amicaux, nous remercient d’avoir été compréhensifs et s’excusent de « ruiner notre soirée » avant de nous serrer la main et de repartir. Un exemple incroyable de la gentillesse des autochtones ! Les travailleuses nous quittent sur la promesse de nous revoir le lendemain soir dans l’hôtel où elles woofent contre logement, pour une fondue au chocolat.

Le lendemain nous émergeons d’un sommeil perturbé par le vent qui nous a rattrapés en passant par le sud. L’air est humide des derniers restes du crachin qui a martelé nos vitres toute la nuit et les derniers nuages sont rapidement chassés vers le large pour révéler les montagnes que les perturbations nocturnes ont recouvertes d’une fine chemise blanche. Nous errons un moment dans la station balnéaire. Les maoris ont très vite été attirés par l’abondance qui règne dans les eaux locales. En particulier concernant la langouste que les stands vendent à la pelle aux touristes pour 50$ la portion cuisinée. La tribu locale a donc construit ici plusieurs forts appelés Pa pour défendre ces richesses. De ces constructions, il ne reste aujourd’hui que des monticules enherbés. Par la suite, les européens sont arrivés, attirés par une autre ressource, les nombreuses baleines croisant au large de la courte péninsule. C’est aujourd’hui encore les baleines qui constituent la ressource économique la plus importante de Kaikoura. Les bateaux proposent à prix d’or de vous emmener voir la caudale des cétacés et il est même possible d’observer leur silhouette depuis un hélicoptère si le cœur et le portefeuille vous en dit. Au lieu de nous ruiner dans un mal de mer pour approcher de paisibles cachalots, nous prenons la voiture et poussons jusqu’au parking situé au bout de la jetée pour pendre notre dose quasi quotidienne de phoques à fourrure. La colonie qui se repose là est tellement blasée de la présence des touristes bipèdes que la proximité d’une tribu de photographes à deux mètres ne vaut même pas la peine d’ouvrir un œil pour vérifier ce que ces étranges animaux font là. Le cadre n’en reste pas moins bluffant avec phoque endormi en premier plan, la baie abritée des vagues rageuse en second et les sommets blanchis en fond. Nous partons ensuite par un sentier côtier qui nous occupera un couple d’heure, et nous tentons de pêcher à nouveau d’une jetée qui semble prometteuse. Alors que les poissons tournent autour de nos appâts sans s’y intéresser le moins du monde, je reçois un texto de Jannis. Sascha et lui sont descendus en express depuis Nelson pour nous rattraper et passer un peu de temps avec nous avant d’aller explorer le sud. J’oublie la canne à pêche le temps de les saluer puis je monte leur nouvelle canne à pêche premier prix pour tenter de doubler nos chances. Au moment de mettre le tout à l’eau, l’hameçon reste à terre, le moulinet part à l’eau… Je cherche encore à quel point cela peut être mon erreur ou s’il faut vraiment tout incriminer à la qualité du matériel. Nous finirons donc par aller faire quelques courses avant de cuisiner en bord de mer pour apprécier un bon repas ensemble avant de rejoindre les filles après leur service pour la fondue au chocolat. Nous trouverons ensuite un parking non loin de la nationale 6 pour finir la nuit avant de rouler le lendemain vers Hanmer Springs.

Avant de prendre la route, je recharge la réserve d’eau et nettoie un peu les vitres de Bellbird histoire d’y voir un peu plus clair et les deux toyotas estima nous conduisent à travers les montagnes aux mêmes prairies rases et sèches que celles vues quelques jours précédent vers la seule station géothermale de l’ile du sud. Nous trouvons là encore un grand village vacance proposant aux citadins de Christchurch diverses activités allant de la rando au quad en passant par l’équitation dans les bois environnants les bains pour oublier les tracas de la semaine. En ce samedi ensoleillé, l’endroit est bondé et les bois sont fermés en raison de la sècheresse et du risque d’incendie. Nous n’avons donc rien d’autre à faire que de nous promener un peu le long du torrent avant de dépenser 22$ pour nous prélasser dans les bains aménagés au centre du village. Au programme, trois heures à paresser tout d’abord dans un torrent artificiel à 36°C avant d’aller dans les bassins non filtrés pour tremper dans l’eau soufrée à 40°C. Ensuite, hydromassage dans lequel nous nous endormons avant d’aller nous doucher pour quitter cet endroit dans un état de relaxation très avancé. En soirée, nous retournons sur Christchurch, la ville honnie qui est si généreuse en travail. J’informe Peter, l’Irlandais de mon retour. Sebastian est dans les environs dans l’attente de son nouveau passeport, Ben et Rob sont toujours en ville, Tom et Matan sont là aussi. Rendez-vous dimanche soir pour un barbecue… Comme à chaque fois que j’espère gagner de l’argent ici, je commence par en perdre !

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P
Bonjour Axel,<br /> Toi, tu parles de baignade et de chaleur (entre autre...), et ici, il fait froid et pluie. Je pensais que tu avais un &quot;petit pécule&quot; pour continuer la route, mais il semblerait que les finances soient modestes! Tu as peut-être pu trouver, depuis ton dernier article, un petit boulot? Côté pêche, il semblerait que se ne soit pas vraiment un bon apport pour enrichir vos repas :-)... mais d'ici la fin de ton séjour, tu seras peut-être devenu un &quot;champion&quot; de la ligne, sauf renoncement à cet exercice...<br /> En tant que professionnelle, je ne peux que me réjouir de constater que même à l'autre bout du monde, la bibliothèque reste un lieu de refuge. A Panam, nous avons aussi nos émigrés, mais la comparaison avec toi s'arrête juste au nom, tu le devines...<br /> J'aime bien le nom de &quot;ta maison&quot; ambulante. Vous y êtes bien dedans? Vous y avez apporté des petites transformations? Je t'envoie de bonnes pensées. &quot;on continue à te suivre...&quot;
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Z
voici donc la première boucle terminée , paysages sublimes et rencontres pittoresques ; le travail ne semble pas aussi facile à trouver que prévu .<br /> Christchurch va te remplumer dans tous les sens du terme .<br /> Bonjour à ton coéquipier Jasper et on attend les nouvelles ....aventures.
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